Dans le domaine de l’élevage du lapin de nombreux éleveurs ont été des créateurs. Plus rares ont été ceux qui ont exalté le rôle de l’élevage au point de vue éducatif, mais combien peu, surtout, se sont souciés de son rôle social. Et pourtant ce rôle existe et prend de nos jours plus d’importance, dans une société en complète transformation, mécanisée, bureaucratisée, informatisée à l’excès. Il faut donc reconsidérer aujourd’hui l’élevage du lapin et expliquer au sein de la société moderne, le pourquoi et l’intérêt que présente cette activité comme occupation du temps libre.
L’élevage loisir et culturel du lapin de race peut constituer aujourd’hui pour un particulier un moyen d’évasion, un dérivatif de l’esprit, une activité éducative permettant à l’homme de s’élever moralement en s’éloignant momentanément des nécessités impérieuses de l’existence. C’est par la pratique de l’élevage dynamique dans une ambiance de délassement, chez soi, que vont pouvoir s’épanouir ses dons personnels et particuliers.
Le postulant va prendre goût à l’étude du lapin, aux choses de la nature, à tout ce qui laisse le champ libre à l’effort créateur. Car c’est là, en effet, par l’étude des caractères, du comportement et par des comparaisons diverses sur les résultats obtenus que s’extériorisera chez l’éleveur le besoin de recherche, de création, de déductions et d’innovation.
Elever, c’est créer un sujet capable d’en reproduire d’autres semblables à lui-même, cette création constitue pour quelques bénévoles une occupation saine, instructive, utile et bienfaisante pour la promotion et la conservation des races dans leur pureté.
Elever et sélectionner des lapins de race, c’est connaître des sentiments très divers où se mêlent des émotions liées à l’esthétique et au plaisir toujours renouvelé de l’effort dans la recherche gratifiante de l’amélioration des caractères raciaux des animaux et dans lequel on trouve également la dimension d’un jeu, d’une compétition avec les expositions et les concours d’élevage. Ces manifestations sont à considérer par les bénévoles de l’élevage comme un instrument, une étape du processus de sélection des animaux ainsi qu’un moyen d’expression de leur talent d’éleveur sélectionneur en ne présentant que des sujets d’expositions identifiés et conformes au standard pour dégager l’élite.
Oui, la notion ’culturelle’ peut s’étendre à l’élevage sélectif du lapin de race en convenant d’appeler « culturel » l’ensemble des connaissances et des compétences qu’un individu acquiert à partir de son expérience pratique dans la conduite de son élevage aux références répertoriées.
Donner un sens culturel à l’élevage loisir et créatif du lapin de race est une alternative à la cuniculture d’aujourd’hui. Récompenser et encourager les éleveurs bénévoles à la recherche de la perfection des caractères raciaux du lapin, du « mieux élever », sont des tâches que s’est fixé le « Lapin Club de France » avec l’aide et le soutien des associations partenaires de la course aux point/challenge des meilleurs pointages source de motivation et d’intérêt pour les éleveurs exposants de lapins.
Gérard MICHAUD
Lapin club de France