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La course aux points fête ses vingt ans… Rétrospective !

         S’il est une tâche agréable à remplir, s’il y a une mission facile à accomplir pour moi, c’est bien celle que m’a confiée madame Sylvie DUPUCH, présidente du Lapin Club de France pour souligner les 20 ans d’existence de la Course aux points.

C’est en effet par mon initiative à la présidence, ma volonté et mon travail que la « Course aux points » a pris racine au sein de la Confrérie de L’Ordre des Chevaliers de la Rabouillère et du Clapier. Cependant, elle n’a pas vu à son berceau tout le monde lui sourire. L’inventaire technique du projet, du concept « Course aux points », gage d’une certaine inventivité, ne soulevait pas d’enthousiasme. Certains membres doutaient de son succès et l’appréhension de la tâche pour certains, apportait la controverse. Il est décidé tout de même, à la majorité des membres, de lancer le projet avec l’installation au sein de la Confrérie d’un bureau, le « Secrétariat de la course aux points » qui sera chargé de l’étude et de la mise en œuvre du projet.

L’expérience de ces vingt années autorise maintenant quelques réflexions et constatations.

Parlons d’abord de la réussite de ce concours, s’il a pu susciter au départ, en rapport à son appellation « Course aux points », beaucoup de discussions et d’incompréhensions a conforté aux fils des ans le bien-fondé du concept et son utilité. J’entends encore les murmures, les vives critiques qui circulaient il y a 20 ans mais je n’ai jamais pu obtenir une autre appellation de la part des plaignants.

Aujourd’hui la « Course aux points » est bien vivante, elle attire et captive l’attention de tous, bien qu’elle ne fasse pas encore l’unanimité.

Chargé de l’étude et de la mise en œuvre du projet, je peux vous dire que l’appellation de la compétition « Course aux points » n’a été retenue que pour créer un effet mobilisateur et motivant auprès de la communauté des éleveurs exposants de lapins ayant la connaissance du « jugement aux points ». Elle constituait tout simplement un support pour véhiculer le concept.

Je reconnais volontiers que cette appellation sans faille apparente était trompeuse, stupide parce qu’elle laissait penser que l’éleveur exposant devait courir vers un archivage maximum de points.

Evidemment, ce n’était pas la finalité recherchée puisque la Confrérie souhaitait avec le concept de la « course aux points » engager l’élevage du lapin de race dans une voie de progrès en apportant un complément d’intérêt à l’exposition concours de cuniculture, lui attribuant un contenu plus dynamique, culturel, orienté vers le perfectionnement de l’élevage et la promotion des races.

Cependant le principe de la course est simple.

Il repose sur la mise en place de plusieurs épreuves et sur une formule d’enregistrement prenant en compte les résultats des jugements des animaux en concours.

 Cette formule permettait de réaliser un palmarès pour souligner par la délivrance de titres, de mentions ou de récompenses, la compétence des éleveurs afin de soutenir et développer la qualité des élevages et des animaux.

En participant aux expositions partenaires de la Course aux points, l’éleveur exposant de lapin pouvait concourir pour obtenir :

1° La reconnaissance de sa motivation, de son expérience pratique de l’élevage, par l’attribution de la carte licence d’éleveur de lapins de race.

2° L’attribution du titre d’élevage classé labélisé par des étoiles et donnant accès au « Tournoi des élevages classés » concours d’élevage spécial avec parquet de lapins.

3°L’acquisition du trophée du meilleur clapier de la saison attribué dans chacune des divisions raciales.

4°Obtenir enfin, le trophée de la Course aux points toutes races confondues.

Mais, la confrérie ne voulait pas que la compétition se réduise seulement à la réalisation de ces classements.

Outre l’enregistrement sélectif des bons sujets, elle proposait d’atteindre conjointement au déroulement de la course, d’autres objectifs, bien définis, pour que l’élevage du lapin de race ne soit plus considéré comme une simple activité, sans aucune préoccupation de la promotion des élevages et de la conservation des races.

Pour traduire son ambition, elle proposait, en espérant qu’elle ne soit pas sans utilité pour les éleveurs, la création et la mise en place des documents suivants :

°Le Legs racial de cuniculiculture pour développer la notion de qualité dans le concept de race avec la création d’un fichier national d’identification des lapins légataires.

° Des documents spécifiques, destinés à l’étude et à l’organisation d’un livre de généalogie, permettant le suivi de la descendance des lapins légataires ainsi que l’ouverture d’un registre des jeunes sujets prétendants, avec la délivrance à terme, de pedigrees garantissant les origines et la pureté de la race.

° Une base de données pour diverses statistiques, réalisée grâce aux informations recueillies au cours du déroulement de la Course aux points, liées à l’activité de l’élevage bénévole du lapin de race.

La nature de ces objectifs était donc appelée à jouer un rôle essentiel de motivation en fournissant aux éleveurs sélectionneurs un outil, leur permettant de contrôler l’impact de leur travail, tout en étant un outil de formation pour les moins expérimentés.

C’est avec ce programme que débute au mois de septembre de l’an 2000 la première compétition dite « la Course aux points » avec le soutien matériel de l’ITAVI et la participation de 20 partenaires, des amis qui lui sont fidèles encore aujourd’hui.

Une base de données est élaborée par M Patrick FINOSKI pour assurer l’enregistrement des expertises relevées dans les catalogues d’expositions afin d’établir les classements.

Les 16, 17, 18 janvier 2004 s’est déroulé dans la cadre de l’exposition nationale de Gueugnon le premier « Tournoi des élevages classés » sous l’étiquette de la Confrérie de l’Ordre des Chevaliers de la Rabouillère et du clapier, selon la méthodologie élaborée par le secrétariat de la course aux points.

Le secrétariat assura seul, d’une manière continue toute la logistique de la CAP. Il fut l’âme agissante durant 4 ans du concept au sein de la Confrérie. Je ne saurais toutefois oublier tout ce que nous devons à l’obligeance de M. MATHERON Président du CIRAD et de M. BERGAMELLI Président de la FNELAP qui ont soutenu les applications techniques de cette compétition auprès de l’ITAVI, laquelle s’était porté partenaire durant trois années.

La Confrérie décide ensuite, au cours de son assemblée générale en mai 2004, de ne plus gérer et d’abandonner l’organisation de la Course aux points pour des raisons budgétaires. Elle suggère au Secrétariat, en lui cédant ses enjolivures, ses trophées, de se diriger vers la création d’une association afin d’obtenir d’éventuelles subventions. Cette initiative ne sera prise que 3 ans plus tard.

Le Secrétariat assure tout de même durant deux années le déroulement de la Course aux points ainsi que le protocole de remise des récompenses avec les deniers du secrétaire et le soutien de ses partenaires en nombre croissant chaque saison.

En 2006, est organisé toujours à GUEUGNON le cinquième Tournoi des élevages classés. Les six sociétés avicoles de la fédération d’aviculture de Saône et Loire furent les partenaires les plus actifs, en réalisant une rotation annuelle et constante du concours.

Par leur participation elles ont construit le socle de l’organisation du Tournoi des élevages classés. Cette même année le tournoi reçoit les encouragements d’un ami, M. Bernard CARCELLI, éleveur de Fauve de bourgogne, Président de la foire de BOURAIL en Nouvelle Calédonie en nous offrant des médailles de la monnaie de Paris et un trophée pour récompenser le lauréat du grand prix du Tournoi. Depuis, M. Bernard CARCELLI n’a pas cessé de se maintenir comme membre bienfaiteur au sein de notre association. A noter qu’au cours de la saison des pedigrees lapins furent délivrés pour la première fois à des éleveurs, ceux que l’on retrouve aujourd’hui dans le classement avec le plus grand nombre d’étoiles.

Juin 2007, le Secrétariat de la Course aux points prend enfin l’initiative de la création d’une association déclarée selon la loi de juillet 1901 ayant pour titre « Lapin club de France » Atelier zootechnique des éleveurs de lapins de race. Cette démarche était devenue nécessaire pour assurer la continuité des travaux de la CAP avec l’ouverture d’un compte bancaire pour obtenir un budget.

C’est donc sous l’égide du Lapin club de France, déclaré en préfecture de l’Hérault le 27 juillet 2007, publié au journal officiel le 29 septembre 2007, que se déroulent les travaux du secrétariat de la CAP toujours avec le partenariat des associations consensuelles et les encouragements d’un grand nombre d’éleveurs, supporters, que je suis toujours très heureux de revoir. Ils étaient des inconditionnels de la compétition en ne participant qu’aux seules expositions partenaires de la CAP.

Pour simplifier, voici quelques faits marquants qui se sont déroulés ensuite au cours de ces vingt ans :

En 2008 le lapin Club annonce que la Course aux points a son site sur internet et invite les éleveurs exposants à se connecter sur http://lacourseauxpoints.free.fr. La confection du site fut l’œuvre créative de M. Jean Claude PERIQUET alors secrétaire général de la SCAF pour avoir estimé la compétition valorisante et encourageante pour le développement de l’élevage bénévole du lapin de race.

En 2009/2010 la compétition prend l’appellation « Course aux points /challenge des meilleurs pointages ». Ce changement nous fut proposé par un fervent disciple de la CAP, éleveur exposant qui ne supportait pas d’entendre des balivernes.

En 2010, après dix années de travail d’écriture, d’enregistrement et de correspondance comme président, secrétaire, je suis à la recherche d’un remplaçant. Dans l’attente, je confie le logiciel de la base de données, pour assurer les enregistrements, à un jeune éleveur Julien NICOLAS, pour lequel l’usage de l’informatique n’est pas une difficulté et la gestion de la trésorerie à Madame Gisèle NICOLAS, sa maman.

En 2012 un soir, je reçois par téléphone des félicitations. Monsieur Bertrand BARDET éleveur de « Géant Papillon Français » venait de prendre connaissance sur le site internet du concept de la Course aux points. Comprenant son intéressement, je lui propose d’emblée de rejoindre le lapin club. C’est ce qu’il fit, puis, après de nombreuses conversations, d’échanges et d’écrits, j’ai pensé qu’il avait l’étoffe pour assurer la présidence du club et la relève du secrétaire. Le conseil d’administration approuve sa cooptation au sein de conseil et sa nomination à la Présidence du lapin Club.

En prenant la Présidence, il rappelle qu’il est venu avant tout vers le lapin Club de France pour le système de suivi généalogique et zootechnique des lapins légataires, lapin de race « confirmés ».

Puis, il poursuit « J’ai toujours été surpris et déçu que la cuniculiculture Française ne se soit jamais dotée d’un outil permettant de gérer les races à faibles effectifs, de suivre les descendances des meilleurs sujets et tout simplement de reconnaître les lapins comme animaux de race pure. C’est ainsi que la démarche entreprise par le Lapin Club, à l’instar de ce qui se fait déjà pour les chiens, les chats, les animaux de rentes, m’a semblé combler ce manque.

L’expertise scientifique qui en résulte en fait un instrument des gestions zootechniques, primordial dans l’élevage de lapins de race pure. Je me permets néanmoins d’insister auprès de vous sur le fait qui peut paraître superflu aux yeux de certains, que le suivi généalogique n‘est pas une vaste illusion et une perte de temps. C’est un outil de sélection et de promotion, loin d’être un luxe vain et inutile ».

Durant deux années Monsieur Bertrand BARDET a poursuivi la gestion de la CAP. Il s’est efforcé d’améliorer le concept par une nouvelle mise en page du legs racial de cuniculiculture et sur les conditions de son attribution. Il s’est appliqué dans la conduite de l’office de gestion de l’identification et des livres généalogiques afin de garantir la traçabilité des animaux élevés comme race pure. Après ces deux années d’activité, il renonce à la poursuite de sa fonction, ne pouvant plus assumer les travaux en raison de ses obligations professionnelles. Je dois le remercier de tout ce qu’il a fait pour améliorer et faire connaître la gestion du livre généalogique. Il est vrai que la Présidence est une responsabilité, que le secrétariat de la CAP représente une tâche administrative importante : Le secrétaire recueille, dépouille les palmarès, enregistre les notes d’expertises pour établir les classements.

Après son départ, je me suis retrouvé de nouveau Président, secrétaire, à la recherche d’une âme volontaire pour prendre la relève.

C’est au cours d’une exposition avicole que madame Sylvie DUPUCH me fit connaître son attrait et son intéressement à la course aux points. Aux fils de conversations, puis d’échanges de documents, j’ai apprécié son entrain pour l’élevage, sa motivation et sa personnalité. Avec mon soutien et ma confiance je lui ai proposé de prendre la Présidence du Lapin Club de France.

C’est en janvier 2014, lors de l’assemblée générale, que madame Sylvie DUPUCH fut élue Présidente du LCF avec la volonté de développer l’association et d’agir pour valoriser l’activité des éleveurs amateurs de lapins reconnus de race.

Je connais le travail et les efforts importants qu’accomplissent Madame Sylvie DUPUCH Présidente et M. Daniel MAUGEIN secrétaire depuis six ans. Ils sont entièrement dévoués au développement du LCF. Ils se préoccupent de créer des ressources et par leurs déplacements dans de nombreuses expositions visent à faire connaître l’association. Par le stand qu’ils ont créé comme « carte de visite » ils informent et communiquent au mieux avec les éleveurs du déroulement de la Course aux points. Pour toutes ces raisons je tiens à les féliciter et à les remercier pour leur inlassable dévouement, je leur renouvelle ma confiance en leur exprimant ma profonde gratitude.

 

Il est de mon devoir maintenant de remercier, de rendre hommage à tous ceux qui nous ont accordé sans relâche leur confiance et leur soutien depuis 20 ans. Ils ont contribué pour une large part à faire vivre le concept de la course aux points et le Lapin club de France.

Bien, que je ne sois plus dans l’action, je renouvelle mon attachement au Lapin Club de France en lui souhaitant une longue existence et une prospérité toujours croissante puisque son organisation me parait être la seule capable de pouvoir assurer le développement de l’élevage sélectif du lapin.

 

Gérard MICHAUD

Président Fondateur du Lapin club de France

Créateur de la Course aux Points