Le Reproducteur (suite)

Par le docteur J. ARNOLD

Le PASSE d’un animal, c’est son ascendance, sa généalogie. Celui-ci, transcrit sur papier, fournit le pedigree.

Nombreuses sont les personnes qui ignorent le véritable rôle du pedigree. A leur décharge, il est juste de reconnaître que dans bien des cas les pedigrees, non seulement non pas rempli leur mission, mais ont aussi été utilisées à des fins publicitaires pour donner une plus value à un sujet lors de sa vente. Et ceci provoque encore les réactions suivantes : « vous y croyez, vous aux papiers ? ».

 

Il est donc important de bien s’entendre sur la valeur réelle d’un pedigree. Disons tout de suite que le pedigree ne confère à l’animal aucune supériorité en soi. Il est courant de rencontrer, dans les espèces où le livre généalogique existe officiellement, des animaux non inscrits dont les performances sont égales et parfois supérieures à celles des vieilles noblesses de race.

Ceci est tellement bien admis que beaucoup de livres généalogiques acceptent, après examen, l’inscription des sujets à titre initial. Qui mieux est, pour certaines races, une intense action de prospection est entreprise actuellement pour faire pénétrer des sujets d’ascendance inconnue, mais aux performances supérieures, au sein des livres zootechniques régionaux, qui sont les antichambres des livres généalogiques.

Le pedigree n’est donc pas une fin en soi, mais il est un instrument de travail puissant pour l’éleveur qui sait les utiliser comme tel. Pour cela, il est non seulement indispensable qu’il soit exact, mais il doit être complet, sans trou ni compensations subtiles.

En fait, un pedigree n’est jamais assez complet, et l’éleveur a tout intérêt à le compléter à l’aide des renseignements complémentaires qu’il acquiert sur ses animaux ou sur leur famille. Instrument de travail, le pedigree doit être manipulé fréquemment et remis constamment à jour. Cela signifie que, dès que des performances nouvelles sont connues chez un ancêtre, il faut les mentionner. Le pedigree n’est pas un tableau que l’on contemple.

A la lecture d’un pedigree, l’éleveur doit pouvoir déceler les faiblesses ou les supériorités des lignées sur lesquelles il travaille. Le pedigree a vraiment rempli sa mission quand il fournit les explications suffisantes sur tel ou tel cas qui intrigue l’éleveur. Il est parfait quand il permet de prévoir le résultat de certains accouplements avec une probabilité de réussite intéressante. C’est là son but réel. C’est qu’en effet les chances de transmission de caractères à un degré souhaité sont d’autant plus grandes pour les reproducteurs qu’ils se trouvent exprimés à un niveau sensiblement égal et d’une façon régulière dans leur ascendance.

On conçoit alors qu’un programme d’amélioration génétique est une opération de longue haleine, car il doit s’effectuer sur un nombre de génération assez élevé, pour lesquelles le maximum de renseignements doit être recueilli avec élargissement aux collatéraux.

Les études de famille, qui revêtent de plus en plus d’importance chez certaines espèces, sont entreprises dans ce but.

Les éleveurs de lapins, en France, pour qui il n’existe aucun livre généalogique officiel, à l’exception de l’Angora, ont toujours recours à leur dossier d’élevage personnel, pour consigner le plus d’informations possibles sur leurs reproducteurs et sur leurs familles.

Nous avons voulu faire ressortir la manière d’exploiter efficacement les renseignements fournis par l’ascendance (le Passé), l’apparence extérieure et le comportement (le Présent) d’un reproducteur.

Dans la seconde partie seront abordés les propos se rapportant à la descendance : c’est à dire L’AVENIR

 

 

A SUIVRE